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14 novembre 2016

Les investissements routiers enfin à leur place

En juin, le Conseil d’Etat annonçait à la surprise générale sa volonté d’investir un demi-milliard dans les routes du canton.

Il demandait un crédit d’engagement de 26,65 millions de francs pour les études de projet et les acquisitions de terrains pour les contournements de Belfaux, de Courtepin, de Neyruz, de Prez-vers-Noréaz et de Romont. Il annonçait également la mise en œuvre de la liaison Marly-Matran, la réactivation du projet de contournement de Guin – dès que la Confédération aurait approuvé les plans d’achèvement de la liaison autoroutière Birch-Luggiwil – et transmettait au Grand Conseil une demande de crédit d’engagement pour la réalisation du projet Tiguelet permettant la suppression du passage à niveau de Givisiez. Au moment du débat du Grand Conseil, en septembre, les députés ajoutaient à cette sélection le contournement de Givisiez (liaison A12) et celui de Chiètres . Le montant du crédit d’engagement passait alors à 34,7 millions de francs.

Le président de la section résume bien, dans son éditorial, le sentiment ambivalent du TCS à propos de ce dossier [ lien interne ]. Dans un premier temps, bien sûr, le TCS Fribourg ne peut que se réjouir du projet présenté par le gouvernement. Il est très satisfait de voir qu’après ses lourds investissements pour les transports publics, le canton se préoccupe également des routes, qui sont absolument nécessaires à la qualité de vie des citoyens, au désengorgement des centres urbains et à l’économie de notre canton.
La volonté d’investir «massivement» dans la construction de nouvelles routes de contournement répond parfaitement aux appels lancés depuis plusieurs années par la section fribourgeoise. Celle-ci a toujours soutenu l’amélioration de l’ensemble des infrastructures de transport dans le canton, mais elle a souvent rappelé que la construction des routes de contournement prenait du retard. La section fribourgeoise avait d’ailleurs publié en 2014 son propre «Concept cantonal de mobilité», réalisé en étroite collaboration avec des spécialistes et des représentants de toutes les régions du canton. Il avait pour but d’accélérer la réflexion sur ce sujet d’importance prioritaire pour Fribourg.

La décision était espérée, car tout le monde est bien conscient qu’un canton qui comptera dans 16 ans près de 100 000 habitants de plus qu’aujourd’hui ne peut pas se contenter des voies de circulations actuelles. Pour améliorer la qualité de vie des habitants, pour désengorger les localités et pour fluidifier le trafic, il est absolument crucial d’investir dans la construction des routes de contournement. Celles-ci auront aussi une influence importante sur l’économie. Les bouchons provoquent des pertes significatives pour les entreprises, contraignant même certaines d’entre elles à chercher des lieux d’implantation plus efficacement desservis que ne le sont aujourd’hui les zones industrielles fribourgeoises.

Le mieux est l’ennemi du bien 

Mais alors pourquoi un sentiment ambivalent? D’abord parce que le TCS pense que les routes de contournement ne suffisent pas à elles seules à régler tous les problèmes d’engorgement. Ensuite parce qu’il pense que l’annonce d’un grand nombre de réalisations futures est justement… une annonce et que seules les réalisations comptent. Enfin, parce qu’à la satisfaction de juin a succédé un certain doute : l’ajout de deux routes par le Grand Conseil, en septembre, laisse à penser que ce qui passait pour une décision nécessaire liée à une analyse poussée des priorités se transforme en saupoudrage régional. Certains, et pas seulement dans les rangs des Verts et des socialistes, ont rudement critiqué ce «grand paquet» qui en donne un peu pour tout le monde sans définir finalement de réelles priorités.
Le TCS restera donc attentif à ce que les annoncessoientsuiviesd’effets.Car si 500millions d’investissement sont annoncés jusqu’en 2030, le TCS juge que le début des grands travaux ne doit plus être retardé. 

Les projets concernés

Sur la base des études de planification des projets classés en catégorie I dans une étude de 2013, quatre projets de la catégorie I ont été retenus par le Conseil d’Etat: Belfaux, Courtepin, Neyruz et Romont. Le contournement de Prez-vers-Noréaz, classé en catégorie II, a été ajouté à cette sélection. Cette commune connaît ces dernières années une forte croissance de la charge de trafic sur la route cantonale la traversant et son contournement a déjà fait l’objet d’une étude de planification en 2012. Lors de sa séance du 8 septembre 2016, le Grand Conseil a décidé d’ajouter à cette sélection le contournement de Givisiez (liaison A12), classé en catégorie II, et celui de Chiètres (deux variantes classées en catégorie IV).

Liaison Marly-Matran 

Le Grand Conseil avait accepté, en 2006, un crédit d’étude de 6,625 millions de francs. En 2009, sur la base d’un travail réalisé par un bureau d’études, le COPIL avait envisagé la construction d’une nouvelle liaison Marly-Matran à l’horizon 2030. Cet horizon de réalisation dépendait toutefois de l’accroissement du trafic, notamment sur le pont de Pérolles, la charge de trafic maximale étant fixée à 20000 véhicules/jour. Les circonstances concernant cet axe ont fortement évolué. Un trafic supplémentaire de 7500 véhicules/jour est prévu avec la création du Marly Innovation Center (MIC), ce qui fait que la limite des 20000 véhicules/jour sera rapidement atteinte et dépassée. Une motion parlementaire a été déposée pour relancer le projet et le Grand Conseil a accepté le projet dans sa session d’octobre. Un nouveau comité de pilotage a été formé en août 2016. L’horizon 2030 est maintenu.

Contournement de Guin

La réalisation de la route de contournement de Düdingen est dépendante de celle de la liaison Birch – Luggiwil. Ce projet, géré par l’Office fédéral des routes (OFROU), devrait être mis une seconde fois à l’enquête d’ici la fin de cette année. Dès l’approbation des plans par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), probablement courant 2018, le Conseil d’Etat réactivera l’organisation de projet mise en place en 2009. 

Suppression du passage à niveau de Givisiez par la réalisation du pont du Tiguelet (contournement de Givisiez)
Une demande de crédit de 17,03 millions de francs pour la construction du pont du Tiguelet a déjà été transmise au Grand Conseil. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’assainissement du passage à niveau sur les lignes ferroviaires CFF Fribourg/ Freiburg-Payerne et TPF Fribourg/Freiburg-Murten/Morat et permettra la suppression du passage à niveau. Le crédit a été accepté par le Grand Conseil et la mise en service du pont du Tiguelet est prévue pour la fin 2018.

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