La Confédération teste l’abaissement de la vitesse à 60 km/h sur l’autoroute.
Rares sont les automobilistes qui n’ont pas dû lever le pied sur l’autoroute alors qu’aucun accident ni chantier ne semble visible. Depuis plusieurs années pourtant, les changements de limitation dans les grandes agglomérations sont fréquents. Aux heures de pointe, rouler à 80 km/h serait même bénéfique pour limiter la formation d’embouteillages. Ainsi, lorsque le trafic devient trop dense et que le bouchon peut encore être évité, les signalisations routières affichant l’abaissement de la limitation se déclenchent automatiquement. Déjà mis en place sur 400 km de tronçons par l’Office fédéral des routes (OFROU), ce système se généralisera sur plus de la moitié du réseau national d’ici 2026.
A 60 km/h?
L’abaissement de la limitation aurait de telles vertus que la Confédération teste, par des simulations informatiques, un abaissement à 60 km/h sur les tronçons de l’autoroute où l’augmentation des véhicules devient trop critique.
Une solution qui suscite des réactions opposées. Du côté de l’Automobile Club de Suisse (ACS), on estime que rouler si lentement sur l’autoroute est dangereux et posera forcément des problèmes au niveau du droit. En effet, pour un automobiliste, la vitesse maximale doit pouvoir être anticipée, faute de quoi, le conducteur ou la conductrice doit sans cesse avoir l’œil sur le compteur et sur les limitations en vigueur car le barème des sanctions en cas d’excès de vitesse restera le même.
Au contraire, l’Association transports et environnement considère que l’abaissement de la vitesse réduirait la pollution atmosphérique. Cela éviterait les coups de freinage et d’accélération intempestifs. De plus, rouler à 60 km/h permettrait aussi d’augmenter la capacité des véhicules sur un tronçon donné car la distance de ralentissement entre les véhicules est plus courte qu’à 120 km/h.
Report sur les routes cantonales
Mêmes divergences d’opinion concernant le report du trafic sur les routes cantonales. L’ATE est convaincu que les automobilistes resteront sur l’autoroute tandis que l’ACS craint que les localités soient surchargées de trafic. Les zones piétonnes et les routes étroites ne supporteraient pas la présence de camions qui défilent…
Dans tous les cas, il faudra patienter pour connaître les effets d’un abaissement à 60 km/h sur l’autoroute: les résultats ne seront pas connus avant au moins deux ans.