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©Image: unsplash.clm

07 mai 2021

La moyenne des accidents impliquant un-e piéton-ne a très peu changé en Suisse en 10 ans.

La moyenne des accidents impliquant un-e piéton-ne a très peu changé en Suisse en 10 ans.

Trois piéton-nes meurent chaque mois en Suisse, plus de 40 sont grièvement blessé-es et environ 130 légèrement. D’après l’Office fédéral de la statistique, le total des victimes se déplaçant à pied arrive en 2e position du classement des victimes tuées selon le moyen de transport (derrière les voitures de tourisme). Dans 75% des cas, le piéton-ne n’est pas responsable de l’accident. En raison du volume du trafic automobile en constante évolution, il est 10 fois plus probable que la personne se fasse heurter par une voiture plutôt qu’un vélo; ceci malgré la hausse des ventes de vélos électriques, les collisions avec ces derniers représentent moins de 1% des accidents.

Le "non-respect" de la priorité au passage piéton est la cause la plus fréquente des accidents et selon le Bureau de prévention des accidents (BPA), ils ont le plus souvent lieu hors localité, où les passages piétons peu fréquentés causent un effet de surprise pour l’automobiliste. Le marcheur-euse n’en reste pas moins responsable: dans 25% des cas, c’est lui ou elle qui a ses torts. La moitié de ces victimes fautives sont des enfants de moins de 13 ans et des jeunes de moins de 25 ans.

Absence de stratégies

Les campagnes de prévention et les changements de loi ont avant tout eu un impact positif sur la sécurité des automobilistes, mais les personnes qui se déplacent à pied restent sur le banc de touche. La proportion des accidents impliquant des piéton-nes augmente par rapport aux autres moyens de locomotion et les nouvelles lois en vigueur n’amélioreront sans doute pas leur sentiment de sécurité; comme autoriser les enfants de moins de 12 ans à rouler sur les trottoirs ou rétablir le droit de vendre de l’alcool sur les autoroutes.

Selon Mobilité piétonne Suisse, les plans d’action visant uniquement les marcheur-euses manquent en Suisse car les stratégies marche et vélo sont souvent traitées conjointement. Un concept global est nécessaire pour promouvoir la marche et l’Association s’engage pour que les différents types d’infrastructures pour piéton-nes soient planifiés et réalisés à l’échelle nationale et pas uniquement communale. Pour améliorer cette promotion, elle attribue tous les 3 ans le prix du Flâneur d’Or, qui récompense les villes ayant le plus investi dans l’attractivité, la qualité et la sécurité des déplacements à pied.

Types de mesures favorisant le piéton-ne:
  • Privilégier les zones de rencontre où les marcheur-euses ont la priorité
  • Instaurer les concepts de la ville du quart d’heure (services essentiels à 15-20 minutes à pied)
  • Limiter la vitesse à 30 km/h dans les localités, sans porter préjudice à la fluidité du trafic
  • Améliorer les infrastructures, notamment les trottoirs, par un îlot central quand cela est possible
  • Investir dans un bon éclairage des passages piétons (la faible luminosité des mois d’hiver augmente les accidents de 50%)
  • Assurer l’accès sans obstacle pour les personnes à mobilité réduite
  • Sensibiliser davantage les piéton-nes et les usager-ères de la route pour une meilleure cohabitation
Dans un pays où les trajets à pied ne représentent en moyenne que 30 minutes par jour (5% de la distance parcourue), les accidents impliquant des piéton-nes sont encore trop nombreux. En 2019, Oslo et Helsinki sont arrivées au zéro piéton-nes et zéro cycliste tué en adoptant la stratégie "Vision Zéro". Reprise sous le nom de Via sicura, elle est jugée utopique pour la Suisse, et les nombreuses mesures prises en faveur des piéton-nes ont été abandonnées ou limitées.

 

 

 
 
 
 
 
 
 

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