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19 janvier 2022

Les routes romandes moins sûres que les alémaniques?

Le risque d’avoir un accident de la route serait plus élevé d’une région linguistique helvétique à une autre.

En 2010, le Bureau de la prévention des accidents (BPA) avait analysé le nombre d’accident et leur profil dans les trois régions linguistiques de la Suisse. Le Tessin obtenait le triste record des accidents graves de la route avec en moyenne 99 blessé-es ou tué-es pour 100'000 habitant-es, tandis que la Suisse alémanique en comptabilisait presque la moitié moins, soit 54. Du côté des romand-es, on en dénombrait 74. Les routes étaient-elles moins sûres au Tessin ou nos ami-es italophones plus imprudent-es?

Disparités linguistiques

Il en est ressorti que les problèmes de sécurité routière touchant le Tessin étaient liés à l’utilisation plus répandue de motocycles, à l’alcool au volant et au port moins régulier de la ceinture de sécurité. En Suisse romande, ces problèmes étaient dus à la vitesse, à l’alcool et à l’utilisation de motocycles. La Suisse alémanique enregistrait quant à elle un nombre nettement plus important de blessé-es ou tué-es à vélo.

En 2021, cette étude a été mise à jour et il en ressort d’une manière générale que le risque d’accident grave a baissé dans toute la Suisse et que la disparité régionale a tendance à s’estomper. Les Suisses allemand-es sont toujours meilleur-es élèves que les romand-es et les tessinois-es, avec 45 accidenté-es graves sur 100'000 habitant-es (49 pour les romand-es, 51 pour les tessinois-es).

Le profil type des accidents reste inchangé. Ainsi, la vitesse a raison des germanophones et des francophones. L’alcool au volant intervient plus fortement au Tessin qu’en Suisse allemande.

Causes et facteurs

La nouvelle étude du BPA démontre les différentes causes et facteurs en faisant une analyse du comportement et des opinions des usager-ères de la route dans les diverses régions linguistiques.

Au Tessin par exemple, les conducteurs et les conductrices respectent davantage les limitations de vitesse car ils et elles pensent que le risque d’être contrôlé-es est plus élevé. De plus, 60% des tessinois-es adhérent à l’idée d’être plus en sécurité en respectant les limitations,  contre 45% dans les deux autres régions. Toujours au Tessin, les automobilistes sont nombreux à penser que les contrôles relatifs à la ceinture de sécurité sont trop rares. C’est d’ailleurs dans cette région que la part de blessé-es ou tué-es qui n’étaient pas attaché-es est la plus élevée.

L’alcool au volant est plus marqué dans les régions latines, et surtout en Suisse romande. En Suisse alémanique, 58% des résident-es jugent inacceptables de prendre le volant après avoir consommé deux verres d’alcool, contre 44% en Suisse romande.
Concernant le port du casque pour les cyclistes, les Suisse alémaniques sont seulement 57% à opter en faveur de l’obligation de la porter, contre respectivement 70% et 76% en Suisse romande et au Tessin.

Mesures proposées

Les mesures de prévention devraient être orientées en fonction des spécificités régionales. En Suisse allemande, la problématique de la sécurité des cyclistes devrait être particulièrement renforcée en axant les campagnes de prévention sur le port du casque.

En Suisse romande, la vitesse et l’alcool sont toujours les deux principaux problèmes de sécurité routière. Les mesures devraient permettre aux usagers et aux usagères d’augmenter le risque subjectif de détection en matière de contrôles policiers. Les campagnes de sensibilisation devraient viser les réticents à juger inacceptable de conduire après avoir bu de l’alcool.

Enfin, au Tessin, il s’agirait de renforcer les cours d’éducation routière chez les motocyclistes. Les mesures concernant l’alcool rejoindraient celles proposées pour la Suisse romande.

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