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29 juin 2022

Le prix des billets est un obstacle aux transports publics

Pourtant dans la moyenne européenne, le prix des transports publics (TP) rebute les helvètes.

Après la crise du COVID, la Suisse doit aujourd’hui reconsidérer totalement son système tarifaire pour garder, mais aussi récupérer, ses client-es. Après avoir perdu près de 80% de ses passager-ères durant la pandémie, le trafic voyageur a repris en douceur. Mais à l’heure actuelle, la fréquentationse est encore un quart plus réduite qu'avant le début de la pandémie. Les TP peinent à retrouver leurs client-es, mais aussi à les fidéliser… Le prix des billets de parcours est un obstacle majeur à leur fréquentation.

Nouvelles offres et réduction de prix

Grâce à son très bon pouvoir d’achat et en comparaison avec ses voisins européens, la Suisse se situe dans une moyenne inférieure au niveau des tarifs appliqués (selon une étude de LITRA). Malheureusement, les disparités sociales ne sont pas prises en compte. Si les jeunes sont plutôt bien lotis au niveau des tarifs préférentiels avec des abonnements spéciaux et des billets moins chers, les seniors sont encore laissés pour compte. Dans ce cas précis, la Suisse a encore du chemin a parcourir pour entrer en concurrence avec les pays étudiés.

Le système tarifaire se doit d’être repensé en devenant plus flexible et plus durable, d’autant que la numérisation a nettement progressé. Suite à l’essor du télétravail, à l’augmentation du trafic de loisirs ou encore à la distribution numérique, la mobilité actuelle a évolué. Ainsi, 60% des titres de transports sont achetés numériquement, contre 43% avant la pandémie. Mais les billets individuels pour les voyageuses et les voyageurs occasionnel-les sont un frein important à l’accès aux TP. Ils sont chers par rapport aux abonnements généraux, et les client-es en manque de connaissance des canaux numériques – là où se trouvent les billets dégriffés – ou celles et ceux ayant des besoins de mobilité moindres, paient le prix fort. Le secteur des transports publics a compris que pour redorer sa réputation et toucher la clientèle occasionnelle, il faut passer par la case tarif et par des offres de services à la demande en offrant un accès facile à tout public.

L’attraction et la flexibilité, la clef du succès

La Suisse se distingue clairement de ses voisins européens sur la qualité de son offre. Aucun pays comparé ne propose de billets offrant un accès aussi vaste. Si un seul billet suffit pour un voyage de bout en bout quel que soit le moyen de transport utilisé, des incohérences demeurent dans l’accès aux TP en Suisse. Chaque jour, des clients échouent dans son utilisation notamment en raison des chevauchements de plusieurs tarifs, des différences de prix ou d’un manque de flexibilité. Les bus TPF, par exemple, ne sont ni munis d’appareil à carte, ni d’une fonctionnalité TWINT. Et les emplacements des automates ne courent pas les rues. Un constat étonnant dans un monde qui ne fonctionne bientôt plus qu’en argent virtuel.

La Suisse est le premier pays au monde à avoir introduit la billetterie automatique sur l’ensemble de son territoire. Il lui reste maintenant à trouver les moyens de diminuer les obstacles pour ses voyageuses et voyageurs occasionnel-les et les trajets de loisirs.
Des prix de plus en plus flexibles voient le jour et des projets pilotes se développent, comme à Fribourg avec l’abonnement flexible FlexiAbo (voir notre article du 31 janvier). Si le projet est concluant, une introduction définitive pourrait être proposée aux 18 communautés tarifaires suisses. Du côté des CFF, l’abonnement crédit transports publics est lui aussi en phase de test. Les client-es peuvent ainsi acheter un crédit de CHF 3'000.- au prix de CHF 2'000.- ou de CHF 1'000.- au prix de 800.-. Quant à l’alliance SwissPass, elle expérimente deux autres produits, l’un à prix réduit, l’autre à un tarif plafonné.

Un système tarifaire flexible, simple et durable, voilà comment les TP imagine le futur. Si ces différentes approches sont concluantes et  bien accueillies de la clientèle, leur introduction pourrait relancer définitivement leur fréquentation. 

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