Alors que la gratuité des transports publics gagne du terrain un peu partout en Europe et dans le monde, Fribourg fait du surplace.
Le canton de Fribourg a une fois encore manqué, vendredi 20 avril, une occasion de se démarquer en devenant le premier canton suisse à proposer la gratuité de ses transports publics, un domaine où la Suisse fait figure de mauvaise élève (la gratuité des transports publics est totale ou partielle dans 14 pays européens).
La majorité de droite au Grand conseil a argumenté que l'initiative, munie de plus de 7000 signatures valides, était contraire à la Constitution suisse. L'art. 83a, al. 2 stipule que "les prix payés par les usagers des transports publics couvrent une part appropriée des coûts". Cela a suffit à tuer dans l'oeuf une initiative qui offre pourtant, sur le papier, de nombreux avantages reconnus (moins de voitures sur les routes, moins d’incivilités dans les transports en commun, une amélioration de l’offre publique et même la création d’emplois), pour un coût estimé à 50 millions de francs annuels. Il serait pourtant aisé d'argument que cette fameuse "part appropriée" pourrait être nulle...
Hasard du calendrier, le même jour, l'Allemagne annonçait un abonnement mensuel, national, sur tous les réseaux de transports publics régionaux à 9 euros.
A l'heure où la canicule s'invite en mai, où les alertes à la sécheresse se multiplie, il est plus que jamais essentiel de promouvoir les transports publics.