TCS Gazette Fribourg - Un air de Grand Nord à Fiaugières

08 mars 2022

Un air de Grand Nord à Fiaugières

Partez à la rencontre des chiens polaires de l’Association Tendres Pattes, en Veveyse.

Miwook, le chef de meute, et Angélique

En arrivant devant l’Association Tendres Pattes, la meute de chiens polaires d’Angélique Oberson et de Véronique Bridot signale notre présence par une alerte pour le moins originale. «C’est comme ça qu’on dit chez nous. Qu’ils chantent.»
Qu’ils chantent, bavardent, hurlent ou jappent, comme préfèrent le dire les canadiens, le Husky, comme le loup, n’aboie pas.

Ayasha, Chaya, Miwook ou Tikaani, les 17 chiens - dont 16 polaires - au nom inuits ou amérindiens ont tous leur propre façon d’accueillir l’hôte du jour. Roulade, frottement, cajolerie, on devine que les huskys, malamutes et groenlandais de Tendres Pattes ont l’habitude de recevoir du monde et le font toujours avec bienveillance et respect, bien qu’ils doivent reconnaître notre condition humaine et notre insignifiance face à une meute qui ressemble à si méprendre à des loups.

«Le chien s’adapte à l’autre, il est plus doux avec les enfants, plus prudent avec les personnes en situation de handicap. Il ne va pas les saluer avec la même intensité qu’il le ferait avec une personne en possession de toutes ses capacités physiques ou mentales», soutient la musher.

A l’instar du loup, la meute de chiens a aussi un fonctionnement basé sur la hiérarchie sociale: on y trouvera un chef de meute et, s’il ne l’est pas lui-même également, un chien de tête. Celui-là a suffisamment de caractère pour suivre et écouter les ordres donnés par leur maître. «Après, c’est comme les enfants, s’amuse Angélique. Ce n’est pas parce qu’ils ont compris qu’ils vont toujours là où on aimerait qu’ils aillent.»

C’est qu’on peut se fier aux paroles de cette ancienne éducatrice spécialisée. Avec l’aide de son labrador - son premier chien – elle a pour idée de venir en aide à des enfants et adolescents en rupture sociale. Et ça fonctionne. Angélique quitte sa profession pour devenir d’abord éducatrice canine comportementaliste. Elle se forme ensuite en France en zoothérapie et devient musher – c’est-à-dire meneuse de chiens – grâce à une formation au Canada. Là-bas, elle apprend à veiller sur ses chiens polaires, les entraîner, les nourrir et bien sûr, les atteler. Les comprendre? Elle le fait par intuition. Un don qu’elle a reçu sur son berceau, mais qu’elle n’exploitera que bien des années plus tard. «Avec mes propres chiens, la démarche est un peu différente. Il faut se faire confiance et mettre de côté l’interprétation», se confie Angélique. Depuis peu, elle propose à ce sujet des rituels avec et en lien avec la nature. Élixirs floraux, soins énergétiques, communication, Angélique aime donner la même importance à l’être humain qu’à l’animal.

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Activités Tendres Pattes – Mobilité réduite

Les Préalpes fribourgeoises, les Dents du Midi et le Mont-Blanc posent majestueusement en toile de fond de l’Association Tendres Pattes. Pour un peu, le Grand Nord est à nos pieds. Mais ce sont les chiens des deux mushers et associées qui mènent à la magie. À leur contact, on goûte au lien indéfectible qui peut unir un homme à son animal. Un pari réussi donc pour les deux femmes qui, en créant Tendres Pattes, souhaitaient avant tout favoriser le contact entre humains, animaux et nature en promouvant les activités de loisirs mais aussi thérapeutiques. Un métier qui n’a finalement pas tout à fait été abandonné, puisque les deux femmes concilient autant leur vie de musher à celle de leur expérience passée en tant qu’éducatrice.
Ne dit-on pas que le chien n’a qu’un seul et unique maître? «En effet, répond Angélique. Mais nos chiens en ont toujours eu deux et ils nous écoutent autant l’une que l’autre.»

Angélique et Véronique sont soucieuses d’offrir des moments exceptionnels pour tout un chacun. Chez Tendres Pattes, les personnes en situation de handicap mental et/ou physique sont les bienvenues. Balade en traîneau, mais aussi kart, cani-trott ou cani-rando…

«Ce qui est incroyable, s’épanche Angélique, c’est de voir le changement avant et après la balade. Ce sont des gens qui expriment peu en général, et soudain, on voit la joie s’afficher sur leur visage.»
En constatant la connexion évidente de la musher et de ses chiens, on imagine totalement le moment privilégié que l’on peut passer en leur compagnie.

Un petit détour du côté des box et il est temps de se dire au revoir. En chanson, bien sûr.

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