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©Image: Rowan Freeman / unsplash.com

21 novembre 2022

L’impact du dernier kilomètre

Le dernier kilomètre urbain pose un souci majeur pour la mobilité et l’environnement.

Étape la plus courte, mais aussi la plus coûteuse, la livraison du dernier kilomètre des produits alimentaires et non alimentaires est une problématique bien connue au sein des villes. Encombrement des trottoirs, pollution sonore, congestion urbaine; elle représenterait 30 à 40% du coût total de l’expédition. De plus, depuis la pandémie, le secteur les achats en ligne n’ont fait qu’accélérer les livraisons à domicile et accentuer le problème.

De plus en plus d’entreprises de distribution cherchent des solutions durables pour éviter le passage en ville des camionnettes des livreurs. Un défi pour la logistique et un financement nécessaire de la part des communes. Des solutions voient le jour.

Des solutions durables

Chaque mode d’acheminement présente des avantages et des inconvénients, autant pour le commerce que pour les client-es. Choisir pour une solution écologique - telle que les livraisons par vélo-cargo - peut s’avérer plus coûteux en raison notamment du prix à l’heure du coursier (trois fois plus cher qu’une camionnette privée), alors que paradoxalement, ces véhicules sont plus adaptés au contexte urbain. À Vevey, certaines entreprises ont déjà misé sur ces vélos pour assurer la livraison du dernier kilomètre. Une vingtaine de coursiers assurent quotidiennement les livraisons de colis vers le centre-ville grâce à ces vélos spécialement adaptés. Cette micrologistique urbaine permet aux entreprises de transport d’économiser du temps, puisque les colis à déposer sont centralisés. Seul problème, leur coût. Ainsi, sur l’objectif de 12'000 paquets à livrer par année, seuls 2'000 ont été effectués à deux-roues l’année dernière.

Relais-colis, véhicules utilitaires électriques, boîtes à colis, et même Tramway, d’autres solutions existent pour minimiser les coûts du dernier kilomètre. Trois communes genevoises testent depuis ce printemps le projet innovant des "nano-hubs". Ces containers en acier sont des points de relais entre camions et vélos facilitant le transfert de marchandises entre eux. Ils permettent ainsi d’éviter le reconditionnement des colis et des marchandises en empêchant les camions d’entrer dans les centres-villes. Autonomes et connectés, ils fonctionnent à l’énergie solaire et peuvent contenir trois palettes de livraison. Durable, efficace et économique, le projet cible les entreprises de distribution, les grossistes ainsi que les transporteurs, et espère bien se faire une place dans toute la Suisse.

À Fribourg

D’avril à septembre, la Ville de Fribourg a mis à disposition des commerçants des vélos-cargos électriques pour transporter les marchandises, livrer les achats ou dépanner les client-es. Les commerces intéressés pouvaient tester ce nouveau mode de livraison gratuitement durant un mois. S’il est certain que le projet a eu du succès auprès des commerçant-es, les résultats de la démarche ne sont pas encore connus. Comme la Ville a doublé ses pistes cyclables et beaucoup misé sur la mobilité douce ces dernières années, il est dans l’intérêt de tous – commerçant-es comme client-es – de repenser les modes de livraison.

Frais de port gratuits, livraison de plus en plus rapide, la tendance à l’e-commerce rend les consommatrices et les consommateurs plus exigeants qui demandent dès lors un service de livraison optimal. La Suisse prévoit qu’en 2050, le double de camionnettes sera nécessaire pour remplir les commerces. L’automatisme d’un délai de livraison plus long et peut-être plus coûteux que les camionnettes n’est pas encore inscrit dans la mentalité des Helvètes; un travail pédagogique s’avère donc indispensable envers la population.

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