Actualités

©Image: Bruno Kelzer / unsplash.com

11 janvier 2023

Les Helvètes aiment leur voiture

La statistique de l’année écoulée démontre que les Helvètes préfèrent de loin leur voiture à tout autre mode de transport.

Loisirs, travail ou même coutume, les Suissesses et les Suisses bougent. Et pas n’importe comment: la voiture de tourisme est le moyen de transport dominant avec 4,7 millions d’immatriculation totale en 2022, dont 70'000 voitures électriques. L’E-baromètre 2022 du TCS indique d’ailleurs que ce nombre a légèrement faibli en raison de la crainte d’une pénurie d’énergie. Reste que la moitié de la population suisse possède une voiture, et 31% en a même plusieurs.

Pas étonnant que ses habitant-es tiennent à leur voiture : la Suisse se distingue par la faible densité du trafic et le prix du carburant, mais aussi pour l’excellente qualité de son réseau routier. Rappelons-le, notre pays dispose de 85'000 kilomètres de routes, dont 1'544 d’autoroutes. Au prix de CHF 40.- l’année pour les emprunter, c’est plus que bon marché.

Covoiturage et autopartage

Point faible pour un pays d’automobilistes: la Suisse est individualiste. L’idée de partager sa propre voiture ne séduit pas: seuls 4% de la population en ont fait l’expérience. Le covoiturage suit le même chemin; les Helvètes sont peu enclins à partager leur sphère privée, encore moins après la pandémie. La majeure partie des personnes sont seules dans leur véhicule (1,14 occupant par voiture). Raison pour laquelle la Confédération a décidé d’introduire un symbole portant de nombreux privilèges pour les automobilistes pratiquant le covoiturage, espérant augmenter significativement le nombre de nouvelles et de nouveaux adeptes. Et du côté du géant du Carsharing Mobility, un récent calcul démontre que 35'500 véhicules circuleraient en plus sur les routes si leur coopérative n’existait pas. Un chiffre ne représente que 0,77% des véhicules que compte notre pays.

Les trains perdent de leur superbe

Autre fait surprenant: pour un pays qui a la réputation de posséder le réseau ferroviaire le plus dense d’Europe aux trains à la ponctualité hors normes, on pourrait s’attendre à ce que les voitures restent au garage, mais il n’en est rien!

Si les Helvètes battent tout de même le record européen de voyage en train annuel par habitant, la voiture passe toujours en premier choix pour les 3,5 millions de pendulaires journaliers. 52% d’entre eux la choisiront d’ailleurs comme moyen de transport principal pour se rendre au travail, alors que seuls 15% opteront pour le train. Idem pour le trafic de loisirs qui représente le principal motif de déplacement (45,2 min. contre 17,3 min. pour le travail): près de 66% des kilomètres pour les loisirs sont effectués en voiture.

Le temps de trajet porte à porte est décisif lors du choix du transport: la voiture est le moyen de transport le plus performant. Au niveau du coût, le prix d’un trajet en train n’est pas compétitif pour celles et ceux qui possèdent un véhicule individuel. Il faut aujourd’hui débourser 20 fois plus qu’en 1990 pour un billet Berne-Zurich. Sans parler du prix de l’abonnement général qui a, quant à lui, doublé en 30 ans. Le mécontentement est croissant pour les usager-ères: coûts, trains bondés, retards; le rapport qualité/prix n’est plus ce qu’il était. C’est donc sans surprise que la voiture domine encore dans le transport de personnes. À elle seule, elle représente 71% des kilomètres parcourus par en Suisse chaque année.

La Suisse est peut-être réputée pour ses trains ponctuels et ses belles lignes ferroviaires, elle reste avant tout un pays d’automobilistes!
 
 
 
 
 

Autres actualités