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10 avril 2016

Le premier Grand Prix suisse des véhicules électriques

La première édition du Swiss Energy Grand Prix a eu lieu le 15 août dans le cadre du Racing Festival Lignières Historique.

Le circuit situé dans le Jura bernois était plongé, du moins pendant 100 tours... dans un silence conditionné par l’emploi de véhicules électriques. Le résultat, calculé en fonction d’une formule d’handicap le prouve: il est possible que les derniers finissent au premier rang!

Elles sont désormais nombreuses, les marques disposant de modèles de série propulsés à la seule électricité et elles étaient plusieurs à affronter la météo changeante régnant à Lignières. Douze équipes formées de trois pilotes pour chaque voiture se sont efforcées de rallier l’arrivée à bord de véhicules privés ou appartenant à des importateurs suisses de voitures. Hormis la Nissan Leaf, la VW e-Golf et la Renault ZOE, les marques les mieux représentées étaient smart (trois BRABUS ed), Mitsubishi (quatre i-MiEV), flottes auxquelles s’ajoutaient un roadster ainsi qu’un modèle S de la marque US Tesla.

Ces équipages de trois pilotes comportaient souvent des noms connus loin à la ronde: citons André Hefti, directeur général du Salon international de l’Automobile de Genève, Max Welti, anciennement directeur de course de Sauber, Porsche et Lamborghini, Fredy Amweg, une légende parmi les pilotes helvétiques ainsi que Philippe Souaille, fils du fondateur du circuit de Lignières – tous au volant de voitures électriques. Cet illustre quartet était complété par des pilotes actifs comme Yann Zimmer, Fredy Barth, Frédéric Yerly et Andrina Gugger qui s’affrontaient au cours de cette épreuve stratégique en compagnie de plusieurs journalistes de l’automobile. Quant à Nissan Suisse, elle engageait une équipe entièrement féminine. Le plateau était complété par des spécialistes es-électricité: avec sa Tesla Modèle S, Rafael de Mestre est le détenteur du record mondial du premier tour du monde à bord d’une voiture électrique. Quant au pilote VW Erich Reichmuth, il a conquis en 2007 pour AMAG le titre de champion du monde des services d’entretien alors que Felix Egolf (Mitsubishi i-MiEV), dit le «hyper miler», détient tous les records en matière d’économie de carburant.

Où il est question de handicap...

Les premiers entraînements courus sous la désignation «cool down» ont servi à calibrer la manière de conduire et la consommation des batteries. C’est donc durant une heure complète que les concurrents de ce premier Swiss Energy Grand Prix ont pu se familiariser avec les particularités de leurs véhicules de série fonctionnant à l’électricité. En parallèle, un jury notait les performances des véhicules et des pilotes, afin de trouver pour la classification des équipes une répartition aussi équitable que possible en tenant compte de la formule handicap, vu les différences affichées par les véhicules au plan de leurs performances et de leurs autonomies.

...et de stratégie

Au cours de l’après-midi, alors que Lignières Historique retentissait déjà du bruit des moteurs de voitures historiques, les équipes se penchaient sur les stratégies à adopter. Ainsi, certaines équipes décidaient d’adopter une manière de conduire leur permettant de boucler les 100 tours sans avoir à recharger les batteries. D’autres optaient pour une cadence plus élevée avec, pour handicap, à devoir s’arrêter à l’une des deux stations de charge rapide. Enfin, d’autres teams prévoyaient une véritable course au temps, acceptant des périodes de recharge prolongées – sans oublier qu’il était interdit de dépasser les 15’ de recharge à l’une des stations EnviTec.

Du spectacle, encore et encore

C’était une expérience toute particulière que celle du départ de ce premier Swiss Energy Grand Prix du vendredi soir, 15 août: aucun bruit n’émanait des véhicules électriques, sauf un discret bourdonnement. Les premières à s’élancer étaient les trois smart BRABUS ed, suivies par les quatre i-MiEV Mitsubishi puis, de minute en minute, les autres concurrents se joignirent à elles. Les deux équipes Tesla faisaient grise mine, puisqu’il leur fallait accepter un handicap de 12, respectivement 20 minutes avant de pouvoir se lancer dans la mêlée. Pourtant, ces deux équipages privés ne se sont pas découragés, avant de remonter l’ensemble du plateau.
A mi-course, soit après 50 tours, les trois smart des équipes Yerly, Revue Automobile et auto-illustrierte pointaient en tête, devant la Renault ZOE, la VW e-Golf et les Mitsubishi i- MiEV, ces dernières se battant entre elles pour le Trophée des FMB. Le spectacle était assuré par les nombreux dépassements et des passages en courbe souvent acrobatiques – sans que les pilotes ne perdent de vue l’état de la batterie. «Dans l’étroit virage à droite, j’ai ralenti avec l’aide du frein à main, afin de profiter de l’avantage fourni sur ma smart par la récupération d’énergie,» expliquait le rusé pilote de course Fredy Amweg à l’issue du changement obligatoire des pilotes.
«Lors de la phase initiale, nous avons adopté un train trop rapide», estimait Erich Reichmuth, le Champion du monde des services d’entretien AMAG et pilote de départ dans l’équipe VW e-Golf. «Que voulez-vous, c’est la compétition – par la suite, nous nous sommes calmés. En effet, nous voulions rallier l’arrivée comme la Nissan Leaf, sans avoir à recharger.»

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