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©Photo: Ernest Ojeh / unsplash.com

07 septembre 2020

Adulées ou détestées, les trottinettes électriques font le buzz

Certaines villes les ont carrément interdites, d’autres ont décidé de leur laisser une chance : les trottinettes électriques en libre service ont autant d’adeptes que d’opposants.
Qui veut la peau des trottinettes en accès libre?

De la Belgique à la France en passant par les États-Unis, les opposants à la trottinette électrique se révoltent et les actes de vandalisme envers celles-ci se multiplient. Jetées à l’eau, suspendues aux arbres, détruites ou même brûlées ; les trottinettes électriques en libre service sont mal vues, voir carrément indésirables au sein des villes.

Les réseaux sociaux débordent d’appels à leur sabotage: le compte Instagram "Bird Graveyard" (du nom de la plateforme de location de trottinettes Bird), par exemple, recense déjà 104'000 abonnés et plus de 400 publications de trottinettes saccagées. Depuis, ce compte se décline pour d’autres pays tels que la Belgique, l’Allemagne, et même la Suisse. A Bâle, des dizaines de trottinettes ont été détruites, alors que plus d’une cinquantaine ont été repêchées des eaux  de Zurich

Entre les "pro" et les "anti", pourquoi la trottinette électrique provoque-t-elle tant de pagaille?

Souvent préconisée comme moyen de transport écologique par ses défenseurs, la trottinette électrique est accusée par ses détracteurs de ne pas l’être tant que ça, en raison notamment des camions qui la récoltent et la rechargent le soir venu, mais aussi aux matériaux utilisés pour sa construction, notamment sa batterie au lithium. Une mauvaise idée donc, que de jeter ces petites machines dans les eaux de nos villes…

Citée aussi par ses partisans comme alternative à la voiture et donc dite « eco-friendly », ses opposants décrieront le fait que dans la plupart des cas, elle est employée pour le dernier bout d’un trajet jusque chez soi ou à son travail, trajet qui, sans trottinette, aurait été fait à pied ou à vélo.

Avec son principe du "free floating" (sans station, ni borne d’attache), les usagers peuvent laisser la trottinette après utilisation où bon leur semble. Sa géolocalisation permettra aux ramasseurs de la retrouver et de la recharger. Résultat: abandonnées sur le bitume, elles encombrent les trottoirs, les parcs publics ou encore les accès aux propriétés privées, et échauffent les esprits révoltés bien décidés à saboter le marché de la trottinette (en Californie, 30% de la flotte "Bird" a été vandalisée dans les 2 semaines suivant sa mise en service).

Une mauvaise image

De plus, la trottinette est souvent associée à l’enfance et à un usage récréatif, et ses détracteurs l’accusent d’infantiliser la société. Rappelons qu’une des marques phares de la trottinette a été conçue de prime abord par fainéantise: Wim Ouboter, un banquier suisse né dans les années 60, cherchait un moyen de se déplacer sur des courtes distances sans pour autant devoir sortir son vélo. S’il n’a pas inventé la trottinette, il a révolutionné le monde de cet engin en changeant le public cible: grâce à son prototype pliable en aluminium poli, la trottinette devient élégante et attire autant les hommes d’affaires que les jeunes adultes un peu pressés.

À cela s’ajoute le nombre croissant d’accidents de trottinettes et les mauvaises pratiques de certains usagers, tels que l’emprunt illégal des trottoirs entraînant des collisions avec les piétons. Sans compter les véhicules qui ne respectent pas les normes légales ou encore les utilisateurs qui n’ont pas souvenir du code la route. Cela ne fait qu’attiser la haine des partisans au bannissement de la trottinette et à creuser le fossé entre les deux parties.

Et l’avenir?

Les grandes villes se veulent désormais écolo et innovantes en matière de mobilité douce. Valorisant les transports alternatifs, misant sur les réductions de CO2, elles adhèrent à la mise en place de moyens de transport en location pouvant contenter tout le monde. Vélos, trottinettes, transports publics, voitures ; en matière de mobilité, il y en a pour tous les goûts. Reste aux villes d’aménager les infrastructures nécessaires à tous ces véhicules et aux usagers d’apprendre le respect des règles de la circulation et pourquoi pas, dans la foulée, celui des autres êtres humains et de leur liberté individuelle.

Les vélos dans le même bain

Les vélos électriques de PubliBike, disponibles dans certaines villes de Suisse, et notamment à Fribourg, souffrent des mêmes maux. Les actes de vandalisme font exploser les coûts de fonctionnement et ont même forcé l'entreprise à temporairement fermer le réseau de l'Agglo fribourgeoise. Une décision apparemment revue début septembre avec une réouverture partielle du réseau. La situation est similaire à Lausanne, où une remise en service partielle a été annoncée la semaine dernière, après une interruption du service en juillet...

 

Vidéo prévention de la police municipale de Zurich

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