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©Photo: HEIA-FR

10 mars 2022

Coordonner et synchroniser la gestion du trafic de tous les modes de transport

Pour relever les défis de la mobilité de demain, il sera nécessaire d'améliorer la complémentarité des modes de transport. Comment coordonner les trajets multimodaux, comment fluidifier le trafic en facilitant les déplacements ? Afin de répondre à ces questions, la modélisation des systèmes est une étape essentielle.

La Haute école d'Ingénierie et d'Architecture de Fribourg, par son Institut iSIS et en étroite collaboration avec le Centre de compétences ROSAS et le groupe interdisciplinaire SwissMoves, est impliquée dans un important projet européen H2020, Orchestra, visant à développer la multimodalité dans les transports de personnes et de marchandises. Le cœur du projet consiste dans la modélisation de deux Living Labs – l'un conçu pour le transport de personnes, réalisé à l'aéroport de Malpensa, en Italie, l'autre pour le transport de marchandises, au parc industriel de Herøya, en Norvège.

Les ingénieurs de ROSAS ont pour objectif de développer ou d’utiliser un logiciel d'intelligence artificielle leur permettant de concevoir un écosystème de gestion du trafic multimodal afin de mettre en place des solutions techniques, des aspects organisationnels, des processus et des outils pour optimiser le trafic. Gabriel Python, adjoint scientifique à l'Institut iSIS précise: "Ce logiciel nous permettra de simuler des situations de transport et d’optimiser les temps de déplacement. On introduit des véhicules, des éléments d’infrastructures, des personnes, puis on lance la simulation et on regarde ce qu'il se passe. Les résultats nous permettent d'adapter le besoin en véhicules, personnel et infrastructure pour une situation donnée".

Dans le cas de l'aéroport de Malpensa, on modélise un système qui permettrait de fluidifier le trafic de passagers. "On imagine qu'à un instant T, un nombre déterminé de personnes arrivent à l'aéroport. Le logiciel nous aide à optimiser la circulation de ces dernières en prévoyant des bus, des trains, des taxis, etc.", ajoute Gabriel Python. Pour Herøya, le principe est le même mais pour la marchandise: il s’agit d’optimiser le trafic dans le parc industriel en prenant en compte tous les véhicules – camions, véhicules autonomes, bateaux, etc. – les infrastructures et le personnel. Dans les deux cas, les chercheurs peuvent aussi introduire des données de pannes ou d’accident – panne d’un train, par exemple – pour observer le comportement des systèmes dans les situations critiques.

Un projet similaire, intitulé TaaS (Transport as a Service), se développe actuellement au niveau suisse, entre les cantons de Fribourg (HEIA-FR) et de Vaud (HEIG-VD). Quatorze partenaires industriels sont également impliqués. L'objectif est de créer un jumeau numérique du business parc de l'aéroport de Payerne. "La réalisation est similaire", relève Gabriel Python, "on sait qu'il y a tant de personnes qui vont venir travailler. Il faut donc prévoir suffisamment de vélos, de trottinettes électriques, de petits véhicules de livraison de marchandises, d'ascenseurs, etc. Ce qui est intéressant dans ce projet, c'est qu'on prend également en compte la mobilité verticale". Groupe E participe également au projet en mesurant l'ensemble de la consommation énergétique du parc, de même que SwissMoves. "L'Institut iSIS se charge de la modélisation, des exigences et de la cyber sécurité, mais sans le concours des entités de SwissMoves, ce projet ne pourrait se réaliser. La partie juridique est assurée par l'UniFR, la partie business et acceptabilité sociale par la HEG-FR, la partie certification par CertX, etc. Le projet est possible grâce à la coordination des forces présentes à Fribourg", précise Gabriel Python.

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